L'histoire du Cadicec est intimement liée à celle de l'économie congolaise, des relations belgo-congolaises et de l'engagement solidaire des laïcs et du clergé pour l'émergence et le développement d'une vraie communauté nourrie par la doctrine sociale de l'Eglise « Mère et éducatrice » dans la recherche du bien général.
C'est à Léon Bekaert, une des figures emblématiques du patronat belge, que revient l'idée de créer, après une mission menée au Congo à la tête d'un groupe d'industriels belges en 1954, une association sur le modèle de l'Association des ingénieurs et patrons catholiques qu'il animait en Belgique. La Compagnie de Jésus en reçut la proposition et confia au père Vincent Charles le soin de la concrétiser, en qualité d'Aumônier Conseil. Le Cadicec fut créé le 25 mai 1956 à Kimwenza, sous l'impulsion du directeur des firmes TISSACO-SOCOTEX, Monsieur Edmond Vinck, qui en dirigea la commission d'étude mise en place le 6 février de la même année. Monsieur Charles De Becker, directeur à PETROCONGO, en assura l'impulsion initiale après le départ définitif de Monsieur Edmond Vinck pour l'Europe, le l,` juin 1956.
Le Cadicec avait pour mission de combler un vide au Congo : offrir aux cadres des entreprises un lieu de rencontre pour discuter des aspects pratiques de leur responsabilité sociale de conducteur d'hommes inspirée de la doctrine sociale de l'Eglise.
De 1956 à 1961, l'action du Cadicec consista principalement en des réunions sociales du type cercle d'études, ouvertes exclusivement aux cadres européens dans les chefs-lieux des provinces du Congo et du Rwanda-Urundi.
De 1961 à 1966, des cercles d'étude furent organisés pour des échanges entre Blancs et Noirs sur des sujets d'actualité. L'innovation était de taille dans le contexte colonial de l'Afrique belge.
Secondé successivement par le Père Daniel Pasupasu et le Père Christophe Munzihirwa, l'un et l'autre futur Provincial de la province Jésuite de l'Afrique Centrale, le Père Vincent Charles entreprit la formation des premiers cadres et agents de maîtrise congolais au centre de formation et de perfectionnement des cadres et de la maîtrise créé en 1963. Les premiers dirigeants congolais appelés à prendre la relève des expatriés ont trouvé là une occasion de se faire la main.
L'affiliation à l'Union internationale des patrons chrétiens (Uniapac) en 1963, la participation aux colloques de la foire internationale de Kinshasa à partir de 1966, permirent au Cadicec. sous l'impulsion de Monsieur Tumba Tunkadi, son premier Président congolais, de faire une entrée remarquée sur la scène internationale.
Afin d'aider les entreprises à se doter de ressources humaines de qualité, le Cadicec créa le service de sélection pour cadres en 1978.
L'adaptation s'imposant comme un impératif, le Cadicec fut restructuré en 1984 :'Assemblée générale, Conseil d'administration, Bureau conseil et Secrétariat Général avec ses divers services (service juridique, service de rédaction, service formation, comptabilité, secrétariat) donnèrent au centre sa structure actuelle. L'ouverture de l'antenne de Limeté en 1999 répondait au souci de se rapprocher des micro-entreprises qu'il encadre. Il sert de bureauconseil et d'interface entre le siège et les micro-entreprises situées, pour la plupart, dans les quartiers périphériques de Kinshasa, ville tentaculaire d'une population de plus de 7.000.000 d'habitants.
Le Cadicec a beaucoup bénéficié -de l'encadrement enthousiaste des Présidents et des membres successifs du Conseil d'administration ainsi que des dirigeants de l'Uniapac.
Aux Présidents du Conseil d'Administration ( 5 Belges et 5 Congolais) qui, de 1956 à ce jour, ont présidé aux destinées de l'Association, je veux rendre un hommage reconnaissant tout comme au Père Vincent Charles de la Compagnie de Jésus, premier Aumônier Conseil, dont le dévouement et le dynamisme ont permis au centre de disposer d'un outil précieux d'apostolat dans les milieux congolais d'affaires.
Le 2 juillet 1983, le père Martin EKWA bis ISAL, Secrétaire Général de l'Office International de l'Enseignement Catholique (l'O.LE.C.), neuf ans durant, succéda au Père Vincent
Charles comme Secrétaire Général avec la mission de donner un « nouveau visage » au Cadicec, de « stimuler les cadres et dirigeants d'entreprise de la génération montante » pour « procéder avec eux à des initiatives nouvelles et bénéfiques ». C'était déjà la période des vaches maigres, celle des tempêtes qui, depuis les années 1980, secouent notre pays.
Les grandes entreprises ont été les premiers bénéficiaires, notamment dans l'action de formation permanente de leur personnel : secrétaires de direction, chefs du personnel, cadres financiers,... en fonction de leurs besoins.
L'étatisation des entreprises et la zaïrianisation mal étudiée (les petites unités économiques plongèrent le Congo dans une profonde crise. Les grandes entreprises ne répondant plus aux besoins d'une population en croissance, plusieurs Congolais se lancèrent dans la création des PME.
Dès 1984, le Cadicec a étendu son action d'encadrement à ces petites et moyennes entreprises, notamment par des programmes d'initiation à la comptabilité, à la législation sociale et fiscale, au marketing, à l'organisation du travail, au crédit et à l'épargne. Les micro-entreprises dont vivent de nombreux ménages bénéficient d'une attention particulière depuis le début de la décennie 1990, notamment dans l'éveil des bénéficiaires de l'action du Cadicec aux contraintes socio-culturelles et aux réalités locales.
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